samedi 16 novembre 2013

Nos Muses, ces mathématiciennes.

   Quand on créé des lieux pour un roman, il faut des lois pour les régir.
   Par exemple : article L13-666, la plomberie de Poudlard sera suffisamment grosse pour devenir un terrain de jeu pour basiliques, (sisi).
   Après ça, il nous suffit de suivre nos propres règles et tout reste cohérent.

   C'est beaucoup plus délicat avec les personnages, ces idées auxquelles on donne forme humaine et qui doivent-être travaillées pour donner l'illusion d'être vraiment des humains, d'en avoir la complexité, les mêmes réactions, les mêmes aspirations et dans lesquels de véritables humains pourra se reconnaître et éprouver de l'empathie pour eux.

   Dès les premières lignes, l'auteur fixe le caractère des personnages qui influenceront le récit jusqu'au bout. Certes, ils connaîtront des évolutions, mais elles-aussi découlent forcément du postulat de départ.

   Que les littéraires se réjouissent : au fond l'écriture est une immense équation.

   L'auteur a au début tous les pouvoirs pour déterminer quelle trajectoire aura l'histoire. Il ou elle choisit les nombres qu'il veut, la vitesse, les obstacles, le degré des angles, le comportement X ou Y pour le personnage A ou B qui se trouve à l'emplacement D+1. Bref, une fois toutes ces variables posées il suffit à l'auteur d'additionner tout ça en y incorporant les péripéties.
(Métaphore pour les mathématiciens perdus : l'auteur choisit chaque brin qui constituera les fils de l'histoire et il ne lui reste qu'à tresser le tout).


Pendant ce temps, dans l'inconscient de l'auteur...
   Ainsi, c'est parce que Têtedepioche est soupe au lait qu'il va se faire transpercer d'une flèche alors qu'il s'apprêtait à crier "YOLO !*" en fonçant sur l'ennemi.

   Et lorsque l'auteur intériorise suffisamment ses variables, il lui arrive paradoxalement d'avoir l'impression que l'histoire ou l'un des personnages lui échappe. Dans ces cas là, ça pourrait bien être qu'il ou elle a négligé une de ses variables ou s'est planté dans son calcul mental.

    Sa Muse qui elle, supervise tous les calculs, sait que Têtedepiochequi rate toutes les occasions de se taire, il va forcément parler. Et face à une armée de Vikings en slips fourrure qui se sont levés du mauvais pied, il va forcément lui arriver quelque chose. Quelque chose à tendance funeste.
   Alors que l'auteur voulait que Têtedepioche s'en sorte et s'apprêtait à montrer comment au lecteur, sa Muse prend le contrôle des doigts, ajoute un tiret cadratin là où il n'y en avait pas de prévu.
   Et Têtedepioche ouvrit la bouche.


   Bref, si vous vous êtes jamais demandés pourquoi vos personnages ou votre histoire vous échappent, c'est que vous essayez de parvenir à la conclusion que 1+1=178 465 923.
   La Muse de l'auteur est une mathématicienne en puissance.


Ça, alors !


PS : YOLO* (on ne vit qu'une fois, en anglais, régulièrement utilisé lors d'actions un brin désespérées).