dimanche 22 février 2015

Du perfectionnisme.



   Il est des projets vraiment importants pour soi. Le concept de base nous fascine, les personnages nous passionnent, la trame est claire dans notre tête. Et pourtant, on cale pendant l'exécution, on doute de son écriture.

   Quand je relis certains passages réécrits plusieurs fois, je me dis parfois que ce n'est vraiment pas gagné. Qu'à cela ne tienne, je reprends tout ça calmement : quel est le problème ? Quelles sont les pistes d'amélioration ? Quelle solution j'ai envie de mettre en oeuvre ?

   J'avance un pas après l'autre, mais à force de voir cette question répétée (même parfois sur des morceaux retravaillés avec cette méthode), j'en viens à me demander :


   Fluffy a peut-être développé le concept de base, mais ai-je de quoi le faire tourner en HD ? Et si cette idée était au final "gâchée" avec moi ? Quelqu'un d'autre n'arriverait-il pas à un meilleur résultat ? À donner à cette histoire toute l'ampleur qu'elle mérite ?




Artiste : http://zillabean.deviantart.com/

Fluffy : C'est bon, je t'ai donné l'idée alors maintenant vas-y, écris ! Écris, te dis-je ! ÉCRIIIIIIS !

Auteur : On n'avait dit plus de nourriture excitante...



   C'est peut-être ambitieux, mais j'aimerais que dans trente, quarante ans, chapeau de cowboy sur la tête, un brin d'herbe entre les lèvres et le visage tanné par le soleil, je puisse feuilleter  Reyk et me dire "'J'avais quand même bien bossé à l'époque". J'ai besoin de mettre la barre haut pour me motiver, mais il arrive qu'un objectif trop lointain soit complètement décourageant.

   Une théière anthropomorphe m'a dit hier soir : "C'est ton idée, donc tu te débrouilles".
   Elle a raison. Il n'y a personne d'autre pour écrire ce roman à ma place (peut-être aussi que personne n'en voudrait), et surtout, leur vision ne serait de toute façon pas la même. Il me semble parfois aspirer à un niveau que je n'atteindrai jamais, que la barre est trop haute. Est-ce une raison pour abandonner et jeter par la fenêtre tout le chemin parcouru ?

   J'ai lu quelque part : "La perfection est un chemin, pas une fin".
   Bon, je ne prétends pas un jour atteindre la perfection, hein (ma tête par les chambranles de chez moi, merci bien) mais justement, parce que je n'y arriverai jamais je me dis qu'il faut au moins essayer de le viser pour espérer y tomber le plus près possible.
   Quand on s'est fixé un objectif qualitatif, chaque jour est un nouveau pas vers lui. C'est la somme de tous ces pas, le fait de vivre en tendant vers ce but, qui permet de l'approcher.
   Il y a même un proverbe apparemment finnois qui y fait écho : "Le bonheur ne provient pas du bonheur en lui-même, mais du chemin qui y mène."

   Il ne tient qu'à nous de nous montrer digne de nos rêves. C'est souvent un processus long, laborieux. Mais si on n'y croit pas, qui y croira pour nous ?

   Je voudrais aussi souligner que le doute est extrêmement bénéfique si on arrive à s'en servir comme tremplin. La remise en question peut s'avérer être une excellente façon d'aller de l'avant, de dépasser ses limites, de reconsidérer ce qu'on pensait gravé dans la pierre et de le retravailler, de lui donner un nouvel éclairage voire de l'abattre complètement et de reconstruire par dessus en évitant les erreurs du passé.

   En petite quantité, le doute est une bonne chose, mais c'est un animal farouche. Si vous lui tendez la main, il pourrait bien vous manger tout cru.


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